Instants d’audiences à Lamartine pour dire “non” au triangle de l’inaction écologique 

Inspiré du documentaire de Raymond Depardon “Instants d’audience”, les élèves de Seconde, dans le cadre de l’AP, ont imaginé le procès de trois grands producteurs de gaz à effets de serre :  

  • Madame Yvonne La Pomme, PDG d’une multinationale commercialisant des produits multimédias,  
  • Monsieur Marc Le Bourreau, représentant la marque de cigarettes la plus vendue au monde  
  • Jacques Friday, dont la consommation est une véritable addiction. 

De quoi sont-ils accusés ?  

D’être dans le déni de l’urgence climatique et de se réfugier derrière le triangle de l’inaction : 

 “pourquoi devrais-je faire des efforts puisque mon voisin n’en fait pas ?” 

 Après avoir décliné leur identité et écouté les chefs d’accusation, chaque prévenu a pris la parole : 

 “ Nous répondons à la demande des consommateurs ! “ s’exclame Madame La Pomme . Et d’ajouter : “ nous ne sommes pas responsables des conséquences humaines et environnementales de l’exploitation des enfants travaillant dans les mines de cobalt, nécessaire à la fabrique des batteries de nos téléphones !” 

Ce qui ne convainc pas le procureur général martelant qu’il est urgent d’agir si on veut atteindre les objectifs rappelés chaque année par le GIEC : ne pas dépasser les 1,5 degrés de réchauffement, ralentir les effets désastreux de la pollution sur la biodiversité et surtout préserver la vie humaine ! 

C’est au tour de Marc Le Bourreau de se justifier : “ les états ont besoin de notre tabac et de nos cigarettes pour compenser leurs dépenses ! Les pouvoirs publics doivent être eux aussi dans le box des accusés ! “ s’écrie-t-il. “Quant aux mégots qui polluent les trottoirs , ce sont les consommateurs qu’il faut incriminer ! “ 

Le prévenu restera sourd au réquisitoire de la procureure rappelant, chiffres à l’appui, les ravages de la cigarette sur l’environnement et sur l’être humain. 

La dernière audience est celle de Jacques Friday qui , au côté de son avocate, clame son innocence, considérant qu’il est une victime de la société de consommation. Ce à quoi la procureure générale répond : “ personne ne vous contraint à acheter un jean par mois dont la fabrication nécessite l’équivalent de 200 douches ; personne ne vous oblige à vous déplacer en avion quand le train est une alternative ; personne ne vous force à consommer, sans discernement, autant de bœuf, la viande la plus polluante ! “.  

Mais Jacques Friday , par la voix de son avocate, se défend en prétextant qu’il ne veut pas faire d’efforts si les entreprises et les états n’en font pas. Prenant appui sur les chiffres du GIEC, La procureur lui rétorque :  “ Un français consomme 10 tonnes de CO2 par an quand la moyenne mondiale est de 6 tonnes !”. Et de tenter de le faire réagir : “ il faudra, en 2050, n’en émettre que 2 tonnes !”. “ Ne sous-estimez pas votre pouvoir d’action! “ . 

Au terme de ces trois audiences, le juge et ses assesseurs ont délibéré : chacun des prévenus a été condamné à verser une amende proportionnelle à son impact carbone et à prendre des engagements réalistes en faveur de la décarbonation, du respect de la biodiversité et de la vie humaine. 

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